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échange de leurs pelleteries. Depuis dix-huit ans, on a construit un nouveau poste, qui sert uniquement de magasin de détail ; le logement du facteur, ou principal employé de la Compagnie, est aussi une construction séparée du magasin et absolument privée. Quant au « vieux fort », il est fermé aux acheteurs, et seuls les commis de la Compagnie y pénètrent pour renouveler le stock du magasin.

Il ne faut pas que cette appellation de « fort » éveille chez le lecteur l’idée d’une forteresse véritable, avec des remparts, des fossés et des meurtrières ; non, les forts de la Compagnie de la baie d’Hudson n’ont jamais eu cet aspect belliqueux ; c’était simplement une habitation doublée d’un magasin, construite en murs très épais, et entourée d’une enceinte de pieux d’une quinzaine de pieds de hauteur, pour la préserver d’une attaque possible des sauvages qui auraient eu quelque sujet de mécontentement.

Si l’on jette un regard sur la partie septentrionale de l’Amérique britannique, on verra qu’à certains endroits particulièrement favorables, le long des grandes rivières, mais surtout à leur embouchure, de même qu’à la décharge des lacs de quelque importance, depuis le Labrador jusqu’aux montagnes Rocheuses, la Compagnie de la baie d’Hudson avait établi des postes, où les Indiens de la région environnante venaient apporter leurs pelleteries et faire leurs achats de pro-