Page:Buies - L'Outaouais supérieur, 1889.djvu/281

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visions et de vêtements. Ces pelleteries étaient ensuite transportées, dans des canots manœuvrés par des hommes au service de la Compagnie, jusqu’aux factoreries d’York et de Moose, situées, la première, à l’embouchure de la rivière Nelson, sur la baie d’Hudson, la seconde, à l’embouchure de la rivière Moose, au fond de la baie de James. De là elles étaient expédiées en Angleterre sur les navires de la Compagnie, qui faisaient en moyenne deux voyages par année. Au retour, ils apportaient, dans des caisses doublées de fer blanc, toutes les marchandises dont la Compagnie avait besoin pour faire ses échanges avec les Indiens. Quant aux provisions, elle les faisait venir du Canada, excepté toutefois la farine, qu’elle importait dans ses propres navires par la baie d’Hudson, afin d’éviter les droits d’entrée ; elle en approvisionnait ses nombreux postes, et réalisait sur ce seul article des bénéfices énormes. En outre, elle était très parcimonieuse à l’égard des sauvages qu’elle employait au transport de ses marchandises ; elle les rationnait impitoyablement, en sorte que ceux-ci étaient souvent obligés de prélever sur leurs gages, toujours insuffisants, de quoi s’acheter un complément de provisions. C’était surtout le riz qui était distribué par petites rations. Mais il n’en est plus ainsi de nos jours. La suppression du monopole du commerce de fourrures, monopole que la Compagnie de la