chands anglais de Montréal et de Québec, qui reprirent le commerce des pelleteries, marchèrent pas à pas sur les traces des coureurs des bois, d’abord mesurément et avec circonspection, comme faisant une expérience douteuse, et, du reste, très mal accueillis par les différentes tribus indiennes qui regardaient les Anglais comme les anciens alliés des Iroquois, leurs ennemis invétérés ; puis ils le firent avec résolution et avec âpreté, stimulés qu’ils étaient par le succès et par l’extension de leurs opérations. Plusieurs d’entre eux, et notamment Joseph Frobisher et Peter Pond, avaient même poussé fort loin des reconnaissances, jusqu’aux régions de l’Athabaska et du Churchill, et en étaient revenus, après avoir couru tous les dangers et enduré toutes les privations dans des pays déserts, où ils n’avaient trouvé d’autres moyens de subsistance que la chasse et la pêche, mais où, en revanche, ils avaient réussi à attirer à eux les Indiens Chipouyaus, qui, d’ordinaire, allaient porter leurs pelleteries à la factorerie d’York.
Forts de l’expérience acquise pendant quinze ou dix-huit ans d’opérations, les marchands du Canada qui faisaient le commerce des pelleteries, formèrent, dans le cours de 1783-84, une société sous le nom de « Compagnie du Nord-Ouest », et en confièrent la direction à deux maisons de commerce jouissant de