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du continent. Le pin de la Nouvelle-Angleterre et de l’État de New-York n’existe plus ; la Pennsylvanie, qui croyait le sien inépuisable, en a été dépouillée. Les grandes pinières des États du nord-ouest, du Michigan, du Wisconsin et du Minnesota n’offrent plus que des épaves clairsemées des nobles forêts qui ont fait leur prospérité première, et que l’intérêt bien entendu, même le plus élémentaire, n’a pu sauver d’une destruction à jamais irrémédiable. Ce qui est vrai des pinières des États du nord-ouest l’est également des forêts de pin du Canada moins précieuses et moins productives. Mais ce n’est pas à la simple destruction de la forêt que s’arrête le mal ; ce qui résulte de cette destruction est peut-être vingt fois pis encore.


IV


Les besoins du commerce moderne, avec la multiplicité illimitée des industries et des communications, sont incommensurables, effrayants ; c’est un torrent qui emporte tout sur son passage. On reste stupéfait à la vue de l’énorme dévastation qu’il faut porter au sein de nos forêts pour alimenter des industries sans cesse grandissant et croissant en nombre ; on l’est encore davantage en songeant à ce que cette dévasta-