Page:Buies - L'Outaouais supérieur, 1889.djvu/76

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tion aveugle, furieuse, va apporter de désastres, de calamités aux régions agricoles, de modifications funestes dans les conditions atmosphériques et climatériques. Mais c’est en vain que l’attention des législateurs a été appelée de temps à autre par les avertissements de ceux qui étudient les questions économiques, en dehors des entraînements de la spéculation, sur cette question, peut-être la plus importante de toutes. On peut détruite impunément une constitution, renverser les lois et les conditions politiques, œuvres changeantes, mais quand on détruit un des éléments vitaux de la fortune publique, c’est pour toujours, et l’on ne peut le remplacer qu’en créant des ressources nouvelles beaucoup plus coûteuses et moins à la portée générale.[1]

  1. « On peut constater des signes manifestes d’épuisement dans les zones forestières de l’Outaouais, du Saint-Maurice et du Saguenay, disait l’Électeur du 2 août 1888. En 1882, l’hon. M. Joly disait que, dès ce temps-là, il restait peu de forêts intactes dans ces vastes régions. Le bûcheron avait depuis longtemps atteint la ligne de faîte de tous les grands tributaires de l’Outaouais, de la rivière Rouge, de la rivière du Lièvre et de la Gatineau. Ce doit être à cette destruction plus qu’irréfléchie qu’il faut attribuer l’encombrement graduel du lit de l’Outaouais et de la Gatineau, les crues d’eau qui ont, dans ces dernières années, fait tant de dégâts sur le parcours du St. Laurent et la décroissance marquée du rendement des terres, faute d’un humus suffisant. Tous les savants s’accordent à conclure de cette façon. Nous avons à ce sujet d’irréfutables démonstrations du professeur Hough, du département des Forêts aux