Page:Buies - La Province de Québec, 1900.djvu/186

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fons et des préparations qu’il fallait leur faire subir pour les transformer en fibre. On songea donc à remplacer les chiffons et les autres matières similaires par une fibre de bois.

« Aujourd’hui, plus de 75 pour cent de tous les papiers fabriqués en Amérique, ainsi que dans les pays les plus avancés de l’Europe, sont faits avec des pâtes de bois, et les procédés de fabrication sont tellement perfectionnés que ces papiers de bois sont supérieurs à ceux que l’on fait avec les autres fibres végétales, à ceux même que l’on fabrique avec les déchets de toile.

« Grâce à l’emploi du bois comme matière première pour la fabrication du papier, on a réduit le prix de cet article à sa plus simple expression, au tiers même au quart de ce qu’il était il y a quinze ans ; et c’est là tout le secret du livre et du journal à bon marché que nous avons depuis quelques années. Quand le papier à imprimer coûtait six, huit et même douze sous la livre, l’abonnement au moindre journal quotidien était de cinq ou six dollars par année ; mais ce chiffre est tombé de moitié depuis que les éditeurs de journaux, grâce à l’emploi des pâtes de bois, peuvent se procurer un bon papier pour moins de trois centins la livre. Il en est de même pour les livres. Quand le papier pour les imprimer se vendait jusqu’à douze centins et plus, le coût d’un volume de 400 à 500 pages montait bien vite à 40 ou 50 centins, seulement pour le papier ; mais depuis que l’emploi des pâtes de bois a permis de livrer cet article aux imprimeurs pour quatre ou cinq centins, le prix des livres a tellement baissé, que l’on peut aujourd’hui détailler