Page:Buies - La Province de Québec, 1900.djvu/204

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nale ; mais ce qui contribue plus que toute autre chose à lui assurer cette qualité, c’est qu’il n’y a pas une industrie qui puisse contribuer autant qu’elle au progrès de la colonisation, en facilitant les travaux des défricheurs auxquels elle assure un gagne-pain immédiat, une subsistance plus que suffisante pour les aider dès les premiers jours, et les faire triompher des nombreuses causes de découragement qui les assaillent pendant les deux premières années de leur établissement.

En effet, pour défricher sa terre le colon est obligé d’abattre et de brûler sur place des quantités considérables d’épinettes et de sapins, de dimension trop petite pour qu’il en puisse faire du bois de sciage, mais convenant parfaitement à la fabrication de la pulpe. Dans les régions où l’on installerait des pulperies à proximité des défrichements, le colon trouverait donc à vendre tout le petit bois qui encombre son lot et à en tirer même de l’argent, au lieu de le consumer inutilement et de perdre son temps à la fois, comme il le fait aujourd’hui.

Un dernier mot. En 1890-91, il y avait dans tout le Canada 24 pulperies, avec un capital totalisé de $2,800,000. Elles employaient 1000 ouvriers et donnaient une production évaluée à un million de dollars par année, dont 200,000 pour l’exportation.

En 1898-99, d’après les rapports officiels, nous avons 35 pulperies avec un capital totalisé de $10,000,000 et une production quotidienne d’environ 1,200 tonnes.