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la chasse

rasant le sol et le sabot aussi dur, aussi meurtrier qu’un boulet de canon, est l’objet des exploits cynégétiques des « sportsmen » les plus audacieux des deux mondes. Il y a longtemps que le noble caribou, ce dandy des montagnes, svelte, élégant, gracieux, qui court dans les clairières des bois, le long des lacs et des précipices, avec le souci de l’art et la correction du gymnaste, qui ne se laisse jamais prendre qu’avec des précautions infinies et une astuce raffinée, qui, lorsqu’il est blessé, se défend avec fureur, et dont l’ouïe est si délicate que les coureurs de bois sont obligés, pour arriver jusqu’à lui, de se trainer à plat ventre sur la neige, partage avec l’orignal la gloire d’être la plus magnifique victime, marquée d’avance aux coups des chasseurs infatigables et convoitée par-dessus toutes les autres. À un degré moindre, le grand cerf, le chevreuil, l’ours, le loup, la loutre, le carcajou, le lynx, et enfin le castor, modèle vivant de l’industrie et de la sagacité, le plus précieux des quadrupèdes pour les trappeurs dans leurs longues courses d’hiver, à travers les forêts, lorsqu’ils sont menacés d’inanition ; et, toujours en diminuant dans l’échelle des proportions, mais non de l’utilité, la martre, le renard, le putois, le vison, l’hermine, l’écureuil gris, font et feront encore longtemps l’objet des plus estimables convoitises et livreront, avec leur luxueuse fourrure, un élément indispensable de bien-être, de confort et d’élégance.


La province de Québec a donc fait une magnifique figure à l’Exposition de chasse et de pêche de