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la province de québec

n’est pas possible que les capitaux canadiens soient drainés indéfiniment en pareille proportion.

La province de Québec n’a pas les houillères, mais elle a les chutes d’eau pour produire la force motrice. Elle renferme aussi des mines considérables de fer titanique. On avait commencé à les travailler vers 1869-70, mais on a dû y renoncer, à cause des difficultés d’exploitation et de communication. Un syndicat de riches capitalistes anglais se propose aujourd’hui de renouveler la tentative et d’essayer de faire avec le sable magnétique qui abonde sur la côte du Grand-Nord, en le mêlant avec de la terre glaise, une brique spéciale pour la construction et le pavage. Les dépôts de sable magnétique de Betsiamis, de Moisie, de Natashquan et de la rivière Saint-Jean, tous sur la côte du Labrador canadien, sont inépuisables, parce qu’ils se renouvellent incessamment ; chaque marée vient en déposer de nouveaux sur les grèves. Il en est ainsi aux forges de Radnor, près du Saint-Maurice. Ces forges sont les plus anciennes de la province. « La mine où elles se fournissent n’est pas chose banale ; c’est le fond d’un lac formé par le dépôt des nombreuses sources qui l’alimentent et qui lui arrivent, portant en suspension le fer qu’elles sont allées emprunter aux roches ferrugineuses des terrains d’où elles sortent. Cette mine, d’une exploitation bien facile, et dont les provisions se renouvellent constamment, est vraiment inépuisable et fournit un minerai de premier ordre. » (George Kaiser.)