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industries, chemins de fer

Le Pont Victoria


Le pont Victoria d’aujourd’hui, qui traverse le fleuve Saint-Laurent, entre la Pointe Saint-Charles, à l’extrémité occidentale de Montréal, et l’endroit appelé Saint-Lambert, sur la rive opposée, est une métamorphose complète et prodigieuse du pont primitif qui avait été construit en 1860, et qu’on avait appelé alors « la huitième merveille du monde. »

Ce nom était assurément bien mérité à une époque où le génie civil était loin d’avoir acquis les audaces qu’il apporte dans ses constructions actuelles, et où il était absolument impossible, même pour les esprits les plus téméraires, de concevoir une extension commerciale aussi rapide et aussi extraordinaire que celle qui s’est accomplie durant les trois dernières décades de notre siècle.

Le pont primitif était une voie tubulaire, accessible aux trains de chemins de fer seulement. Il avait contribué, dans une mesure énorme, au développement des communications et à celui des relations commerciales qui en sont la conséquence. Il n’avait que seize pieds de largeur et pesait 9,044 tonnes. Le nouveau pont pèse 22,000 tonnes, a près de 67 pieds de largeur, une longueur de 6,592 pieds et compte 24 piles. Les travées sont au nombre de 25 ; la plus longue est celle du centre qui compte 330 pieds.

L’ancien pont n’avait que dix-huit pieds de hauteur ; le pont actuel en a jusqu’à soixante. Il porte des trains de passagers, des convois de fret, des tram-