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industries, chemins de fer

prodigieusement accrue, resserrée étroitement sur un sol trop borné et désormais incapable de la nourrir, appelait avec instance les productions agricoles des autres pays. Les alarmistes, qui avaient cru voir dans l’inauguration du régime fiscal, connu sous le nom de tarif McKinley, un coup mortel porté aux industries agricoles du Canada, oubliaient sans doute qu’il existe des facteurs autrement importants que le tarif pour le développement de ces industries. Ils oubliaient la campagne éducative entreprise, depuis quelques années, par le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux, renseignement donné dans les institutions spéciales, la propagande active poursuivie par les bureaux du gouvernement, les renseignements de toute sorte répandus par les associations ayant pour objet déterminé les progrès de l’agriculture.


L’hostilité du tarif américain, en chassant les produits provinciaux du marché des États-Unis, les avait poussés vers le marché anglais et les forçait à s’améliorer de façon tout inattendue, afin de soutenir la rude concurrence qu’ils devaient attendre des pays producteurs d’Europe. Cela équivalait à amener toute une évolution dans les industries agricoles du Canada, à en nécessiter le perfectionnement, à en faire naître de nouvelles, avec un goût déterminé de la population pour les occupations dont elle n’avait pas suffisamment apprécié jusque-là la valeur lucrative.

En 1897-98, l’exportation aux États-Unis des pro-