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le domaine public

Avant les colons et les pionniers arrivent aujourd’hui les touristes, les excursionnistes, les pêcheurs pour l’art ou pour l’agrément, ceux qui font de la pêche un divertissement d’après des règles et des lois, mais pour qui les simples plaisirs du « sport » sont bien inférieurs à l’art de conserver et de multiplier les espèces. En maint endroit, des sociétés se sont formées, sous le nom de clubs, qui ont obtenu du gouvernement, pour un prix modique, le droit exclusif de prendre du poisson dans certains de nos lacs. Quelques-unes de ces sociétés, composées en général de gens éclairés, qui veulent conserver au lieu de détruire, ont fait des dépenses d’installation considérables ; elles ont ouvert des chemins, donné de l’emploi à bon nombre de colons dans leur voisinage, opéré des défrichements, fait de la culture sérieuse, et ont accompli, par nécessité de position autant que par plaisir, une foule de travaux dont profite toute la région environnante.


II


Dans un pays aussi étendu que le nôtre, encore si peu peuplé, comprenant encore de si vastes espaces déserts, on conçoit que le gouvernement ne peut exercer une surveillance étroite sur son immense domaine ; on reconnaît qu’il est nécessaire d’intéresser au maintien et au bon ordre de la propriété publique des associations spéciales ou des individus qui s’en donnent la tâche, et que, par conséquent, le privilège accordé contre monnaie à ces associations ou à ces