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« Les libéraux n’ont pas le droit de nous refuser la liberté, puisque c’est leur doctrine ; quant à nous, nous ne pouvons pas la leur accorder, parce que notre religion s’y oppose. »

Si la religion de Louis Veuillot, le grand-prêtre du catholicisme, s’oppose à la liberté, elle sourit donc à l’esclavage !

Et maintenant, n’est-on pas tenté de prendre en une pitié profonde ces aveugles qui veulent faire du catholicisme libéral ? Quelle pitoyable plaisanterie ?

Voulez-vous savoir comment on accommode l’Église à l’État, comme l’huile à un rouage, et comment l’État, quand il est le plus fort, la fait servir à soi, comme un habit qui prend toutes les formes ? Lisez l’extrait suivant du Catéchisme de 1811, à l’usage de toutes les églises de l’Empire Français :

leçon vii
Suite du quatrième commandement.

D. Quels sont les devoirs des chrétiens à l’égard des princes qui les gouvernent et quels sont en particulier nos devoirs envers Napoléon 1er , notre empereur ?

R. Les chrétiens doivent aux princes qui les gouvernent et nous devons en particulier à Napoléon Ier, notre empereur, l’amour, le respect, l’obéissance, la fidélité, le service militaire, les tributs ordonnés pour la conservation et la défense de l’empire et de son trône ; nous lui devons encore des prières ferventes pour son salut et la prospérité spirituelle et temporelle de l’État.

D. Pourquoi sommes-nous tenus à tous ces devoirs envers notre empereur ?

R. C’est, premièrement, parce que Dieu, qui crée les empires et les distribue selon sa volonté, en comblant notre empereur de dons, soit dans la guerre, soit dans la paix, l’a établi notre souverain, l’a rendu le ministre de sa puissance et son image sur la terre. Honorer et servir notre empereur est donc honorer et servir Dieu lui-même. Secondement, parce que Notre-Seigneur Jésus-Christ, tant par sa doctrine que par ses exemples, nous a enseigné lui-même ce que nous devons à notre souverain : il est né obéissant à l’édit de César-Auguste ; il a payé l’impôt et de même qu’il a ordonné de rendre à Dieu ce qui appartient à Dieu, il a ordonné aussi de rendre à César ce qui appartient à César.

D. N’y a-t-il pas des motifs particuliers qui doivent plus fortement nous attacher à Napoléon Ier, notre empereur ?

R. Oui, car il est celui que Dieu a suscité dans des circonstances difficiles pour rétablir le culte public et la religion sainte de nos pères, et pour en être le protecteur. Il a ramené et conservé l’ordre public par sa sagesse profonde et active : il défend l’État par son bras puissant ; il est devenu l’oint du Seigneur par la consécration qu’il a reçue du Souverain Pontife, chef de l’Église universelle.

D. Que doit-on penser de ceux qui manqueraient à leur devoir envers notre empereur ?

R. Selon l’apôtre saint Paul, ils se rendraient dignes de la damnation éternelle.

D. Les devoirs dont nous sommes tenus envers notre empereur nous lieront-ils également envers ses successeurs légitimes dans l’ordre établi par les constitutions de l’Empire ?

R. Oui, sans doute, car nous lisons dans la sainte Écriture que Dieu, Seigneur du ciel et de la terre, par une disposition de sa volonté suprême et par sa providence, donne les empires non-seulement à une personne en particulier, mais aussi à sa famille.

D. Quelles sont nos obligations envers nos magistrats ?

R. Nous devons les honorer, les respecter et leur obéir, parce qu’ils sont les dépositaires de l’autorité de notre empereur.

D. Que nous est-il défendu par le quatrième commandement ?

R. Il nous est défendu d’être désobéissants envers nos supérieurs, de leur nuire et d’en dire du mal.