l’Église que Votre Grandeur porte avec Elle ; c’est aussi l’autorité de la vertu et de la sainteté dont vous nous donnez le consolant spectacle. Nous nous réjouissons de la présence de Votre Grandeur, parce que nous respectons le caractère sacré, la dignité inviolable, le mérite supérieur, les vertus modèles de Votre Grandeur. Vous êtes l’âme du diocèse et votre approche nous communique une nouvelle vie. Votre passage au milieu de nous sera marqué de nouvelles grâces, car le ciel bénit toutes vos œuvres, et vous nous aurez imprimé un élan plus vigoureux de ce « même bras qui lança dans l’opinion publique le projet de la sainte croisade vers la Ville Éternelle. »
Et cætera, et cætera, et cætera. On vous mangera bientôt, Mon seigneur, pour en finir. Faites comme le pélican, partagez-vous à vos enfants, qu’ils se mettent votre Grandeur dans le corps. Ils ont partout dans la tête et dans l’âme votre présence mystique et votre présence symbolique ; c’est bien le moins qu’ils aient quelques bouchées de votre présence réelle.
Jésus-Christ, Monseigneur, qui n’était qu’une pâle image de ce que vous êtes, s’offre tous les jours à manger au genre humain. Vous, condescendez à nous donner une de vos côtelettes tous les six mois, afin que nous vous possédions dans les attributs de votre dignité hiérarchique.
Je lis dans la Minerve du 7 Janvier.
Les Rapports annuels du Surintendant constatent une série de progrès marqués dans toutes les branches de l’enseignement, mais on aurait tort de donner à ces chiffres toute la valeur qu’ils paraissent avoir.
« En supposant que tous les chiffres fussent exacts, il ne resterait pas moins prouvé que dans la réalité, dans les résultats définitifs pratiques, notre instruction n’a pas la valeur qui lui est assignée dans ces Rapports Les faits sont plus frappants que les chiffres, et on aura beau entasser toutes tes additions possibles, on ne prouvera pas que notre système d’instruction publique a atteint les dernières limites du progrès et de la perfection.
« Nous sommes prêts, encore une fois, à reconnaître tous les succès obtenus et à donner tous les mérites possibles à qui de droit, mais nous disons aussi que le temps est venu pour le Bas-Canada d’avoir une politique parfaitement tranchée sur l’instruction publique, et que la nouvelle tendance doit être de plus en plus dans le sens de la propagation d’une instruction éminemment pratique.
Et plus loin :
« Nous aimerions à voir la législature de Québec donner une part convenable de son attention à une question qui en est si digne. Il ne s’agit pas de dépenser des sommes considérables, de créer des établissements dispendieux, de vouloir rivaliser, pour l’enseignement supérieur, avec les vieilles sociétés d’Europe. Cela ne nous convient pas.
« Laissons à l’Europe ce qui est de la nature des sociétés européennes, et n’oublions jamais que nous avons besoin d’une instruction à l’américaine. »
C’est pour avoir dit la même chose depuis quatre ans que l’on m’a décoché toute espèce d’appellations doucereuses, telles que brouillon, révolutionnaire, démagogue, perturbateur, destructeur d’ordre social… etc.
La Minerve elle-même, se joignant en Octobre dernier au concert