Je signale en passant le Cap, colonie anglaise située à l’extrémité méridionale de l’Afrique.
C’est en 1795 que cette colonie, à peine peuplée alors, fut acquise à l’Angleterre. Elle compte aujourd’hui 350,000 âmes.
Une de ses villes, Worcester, fondée depuis quelques années à peine, compte 5,000 âmes. Wellington, qui n’en a que 2,000, possède une banque. Dans toute la colonie, il y a une quinzaine de banques avec un capital de trente millions, qui ont principalement pour objet de favoriser les entreprises agricoles.
Le Cap fut peuplé en grande partie par les Huguenots.
En 1819, Sir Stamford Raffles acquiert du Sultan de Johore, pour $160,000, l’île de Singapore, à l’extrémité de l’Asie.
Cette lie a huit lieues de longueur sur cinq de largeur ; sa population est de 100,000 habitants, et le mouvement de son port, de 4,000 navires ; cela s’est fait en moins d’un quart de siècle.
Java, colonie hollandaise, tout près de Singapore, n’avait en 1808 que 3,730,000 habitants.
Elle en a aujourd’hui 14,000,000.
Cette colonie rapporte à la Hollande quinze millions de dollars annuellement.
Elle produit 100,000,000 de livres de café, et 200,000,000 de livres de sucre.
Maintenant, transportons-nous à Manille, colonie espagnole dans l’Océanie.
Là, pas de journaux, pas d’institutions scientifiques, pas d’instruction.
Aucune industrie, l’herbe croît dans les rues, les maisons sont des masures. Pas de routes, pas de communications. Les impôts ne suffisent pas à couvrir les frais.
Le temporel et le spirituel sont confiés à la direction de quatre ordres religieux, les Augustins, les Franciscains, les Dominicains et les Augustins déchaussés.
Des officiers d’une frégate autrichienne qui allèrent visiter cette île en 1864, ne purent se faire comprendre de ces moines quand ils annoncèrent qu’ils venaient de l’Autriche. On crut qu’ils voulaient parler de l’Asturie.
Un des moines s’exprima ainsi devant le capitaine :