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Page:Buies - La lanterne, 1884.djvu/77

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LA LANTERNE


No 7




On me demande où je veux en venir. On dit « Cherchez-vous donc à détruire la religion ?  »

Ce que je veux, le voici.

Je veux que le peuple croie, mais non qu’il soit exploité.

Je veux qu’il n’y ait pas de superstition lucrative, et qu’on ne fasse pas de miracles ridicules pour en tirer de l’argent.

Ce n’est pas moi qui attaquerai une religion, quand elle sera digne de respect.

Mais j’attaquerai sans crainte et sans relâche les faux ministres de cette religion qui s’enrichissent en prêchant la pauvreté, qui trafiquent de toutes les pratiques religieuses, qui font servir Dieu constamment à leur ambition, à leur rapacité, à leur esprit d’accaparement et de domination, à leurs haines, à leur fanatisme de commande.

Dieu est grand ! dit l’Arabe. Je ne veux pas que vous le fassiez petit, que vous le fassiez à votre image.

« Si les chevaux se faisaient des dieux, ils leur donneraient la forme d’un cheval, » a dit depuis longtemps Xénophane.

La religion, la vraie, a fait de grandes choses. L’ultramontanisme n’a engendré que des hontes.

Il ne s’adresse pas à l’intelligence, mais à la crédulité, qui n’est pas la foi.