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Tout le terrain compris dans les limites du canton et au delà, jusqu’à une grande distance, est généralement très uni ; à part quelques roches et rochers que j’ai remarqués sur les bords des rivières, je n’ai point trouvé dans tout l’espace que j’ai arpenté un caillou de la grosseur d’un marbre à jouer.

(P. A. Tremblay, 1864.)

Tous les lots faisant front à la rivière Mistassini, à l’exception de quelques-uns sur les treizième et quatorzième rangs, sont très propres à la culture et présentent beaucoup d’avantages aux nouveaux colons par la proximité de la rivière, qui est navigable jusqu’à sa première chute, laquelle se termine au numéro quarante-cinq du dix-septième rang ; c’est le plus beau chemin de colonisation que l’on puisse désirer. Le sol, étant composé d’une argile dure et d’un niveau parfait, a retenu l’eau que les pluies d’automne ont fournie en abondance. La terre est composée d’alluvion, de marne et d’argile ; la terre grise se montre sur le bord des cours d’eau. Le terrain continue ainsi jusqu’au cinquième mille. De ce point, il s’élève insensiblement et devient onduleux sur le parcours de la ligne ; mais cette ondulation est due au cours d’eau qui serpente dans le voisinage, lequel s’est creusé un lit peu profond, mais suffisant à former de petites coulées, qui égouttent avantageusement une bonne partie des terrains des alentours.

J’ai été surpris de rencontrer dans Normandin un terrain supérieur, tant sous le rapport du sol et du bois que par l’avantage qu’il a de pouvoir être parfaitement égoutté et ensemencé à la pioche, comme le désire le défricheur.

Dans un de ces brûlis, où le foin sauvage pousse en abondance (fait significatif, tandis que dans les autres parties du Saguenay, là où il y a des brûlis, ce sont des mauvaises herbes qui croissent ou une nouvelle pousse d’arbres) il y a un espace de plusieurs arpents en superficie où les fraises des champs croissent en toute liberté et à profusion ; les pieds en sont touffus et les fruits d’une grosseur plus qu’ordinaire. Celui qui m’a donné ce renseignement, cultivateur digne de foi, a passé dans ce terrain lors d’une exploration qu’il fit l’été dernier en compagnie de plusieurs autres personnes, dans une partie du canton Normandin.

La rivière Tikouabé serpente au sud-est du grand cordon, à une distance variant d’un mille à deux milles et demi vers le milieu du cordon et s’en approche en arrivant à l’extrémité ouest.