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DE LA MATAPÉDIA

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découvre quelques rochers isolés, perdus dans l’océan de verdure qui les baigne. Quelles riantes campagnes ! On dirait un sourire continuel de la nature, d’une fraîcheur et d’une grâce qui se renouvelle à chaque aspect différent. Les habitations nouvelles, qui semblent éclore inopinément sous les pas du voyageur, participent de cette fraîcheur d’aspect et du caractère général des lieux. Et il y en a beaucoup. À chaque instant, ce sont des défrichements commencés de la veille et se multipliant comme à l’envi. Ce que cette région a fait de progrès, depuis quelques années seulement, personne ne le croirait ni ne s’en douterait, parce que personne n’en a été instruit par la voie d’aucune publicité. Et maintenant, on ne saurait se lasser de le dire, dès lors qu’on l’a constaté une fois seulement ; pour l’homme qui aime son pays, c’est là un devoir qui devient une véritable jouissance, et l’on se sent heureux de remplir une tâche qui peut faire naître les plus nobles et les plus légitimes espérances pour l’avenir de notre belle province et de la race d’hommes qui s’empare, tous les jours, de son sol et le féconde de ses labeurs.


4ÈME RANG, ST-ALEXIS MATAPÉDIA

IX


Saint-Alexis-de-Matapédia, dont le berceau a été si pauvre et si pénible, est devenu de nos jours une belle et vaste paroisse dont tous les rangs sont défrichés rapidement par les colons. Ceux-ci sont stimulés et encouragés sans relâche par le digne et intelligent curé de l’endroit, M. J.-E. Pelletier, dont le zèle ne se ralentit pas même dans les circonstances les plus défavorables. Causapscal sera