marchands vinrent prendre des cargaisons de madriers, ce qui ne contribua pas peu à donner de l’encouragement aux Vingt et un, et à faire briller leurs perspectives d’avenir.
Pendant le reste de l’été suivant, et durant l’automne, il arriva sans cesse de nouvelles familles et des jeunes gens qui venaient travailler aux chantiers. En effet, durant l’hiver de 1839 à 1840, il se fit une pinière encore plus considérable que celle de l’année précédente ; mais, malheureusement, une grande partie des travaux et des dépenses devait être perdue le printemps suivant.
Au commencement de mai, lorsque les eaux de la rivière Ha ! Ha ! furent devenues très-grosses à la suite du dégel, le boom, (pièces de bois liées entre elles et qui traversent une rivière pour y intercepter les billots) se brisa, et l’on vit se perdre en quelques instants le fruit des travaux et des dépenses de toute une saison. On s’efforça bien de recueillir le plus grand nombre possible des billots qui s’en allaient à la dérive sur la rivière Saguenay, mais cette opération difficile était plus dispendieuse que profitable.
C’est au printemps de 1840 que le père Alexis Simard fit la première semaille d’avoine à la Grande Baie ; il en retira une centaine de minots. Quelques mois après, la Société achevait la construction d’une goëlette de dimension moyenne, qui fit son premier voyage en octobre.