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Cependant le bureau d’administration n’avait pas attendu le résultat de l’exploration projetée pour s’assurer auprès du gouvernement de la possibilité d’avoir des terres au Lac Saint-Jean. Elles étaient alors en grande demande. Tout le monde parlait du Saguenay ; il eût peut-être été imprudent d’attendre la fin de l’hiver. M. Hébert fut donc chargé de se rendre à Montréal, où siégeait alors le gouvernement, pour en obtenir le terrain nécessaire. Il y fut très-bien accueilli et obtint à peu près tout ce qu’il désirait. Une disposition ministérielle, du 14 février, 1849, lui accorda le township Labarre et un autre township, sur le lac Saint-Jean, à la condition habituelle d’ouvrir des chemins. Les terres n’étaient cédées au prix de vingt cents l’acre que jusqu’au 31 décembre suivant ; cette date passée, le prix devait être de quarante cents ; mais cette dernière condition ne fut jamais exigée, et le prix des terres du Lac Saint-Jean n’en a pas moins continué jusqu’à présent à n’être que de vingt cents l’acre.

Le gouvernement était d’avis que des conditions aussi littérales répondraient largement à toutes les exigences de la colonisation et retiendraient dans la province le surplus de la population des anciennes paroisses. Il pensait que les colons du Saguenay trouveraient, après le 1er janvier, 1850, dans différentes directions, des établissements plus ou moins avancés, et qu’ainsi ils seraient délivrés des misères