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Il y a encore d’autres petites îles dans les environs de celle que nous venons de signaler, mais il n’est pas nécessaire d’en faire mention.

En quittant la Réserve des Sauvages, on perd petit à petit le Lac de vue, les défrichements deviennent de plus en plus rares et le chemin passe parfois en pleine forêt ; on traverse la rivière des Iroquois où ont été trouvées d’anciennes marmites, des chaudières de cuivre, des haches à tête ronde, des lances, et enfin des fusils à long calibre, des batte-feu, des silex, etc., puis l’on arrive sur les hauteurs de Saint-Prime d’où un immense panorama se déploie subitement sous le regard : c’est le Lac avec toute sa vallée, l’immense plaine de trente milles de largeur qui le borde du côté nord, et la chaîne des Périboncas dont la ligne bleue ondule par delà la plaine.

Au bas de ces hauteurs, là la rivière Chamouchouane vient déboucher, s’étend la jeune paroisse de Saint-Prime qui compte ses quinze années d’existence par autant de cinquantaines d’habitants. On la traverse rapidement et l’on arrive à Saint-Félicien qui n’est encore qu’une mission où le curé de Saint-Prime va dire la messe tous les mois dans une pauvre chapelle de bois, mais qui n’en renferme pas moins près de cent cinquante familles de colons. La paroisse et la mission réunies donnaient en 1879 les statistiques suivantes :