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jusqu’en 1782 et ne se terminèrent qu’en 1863, après avoir exercé l’apostolat de vingt-trois jésuites, dont le dernier fut le père La Brosse, et de quinze missionnaires prêtres dont le dernier fut M. Augustin Bernier. Ces missions, qui s’étendaient au loin dans l’intérieur et sur le littoral du Saint-Laurent, furent fertiles en découvertes et mirent la colonie en relations constantes d’amitié avec les tribus qui parcouraient ces vastes espaces. Mais laissons là pour l’heure ces temps reculés et arrivons aux temps modernes, à l’époque où le Saguenay, sortant d’une nuit prolongée, allait voir commencer pour lui une ère de civilisation et le chasseur indien faire petit à petit place d’abord au bûcheron, puis au colon devenu enfin le seul maître d’un domaine qui, pendant deux siècles et demi, avait été livré exclusivement au monopole et au privilége.


III


Un peu après 1820, M. Pascal Taché, qui avait fait la traite pendant vingt-deux ans, à la fin du siècle dernier, dans toute la région du Saguenay, fut appelé à communiquer à l’Assemblée Législative de précieuses informations qui éveillèrent l’attention publique. Ce fut une révélation. M. Taché donna la description générale du pays qu’il avait si longtemps