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habité ; il en traça à grands traits la géographie absolument ignorée de son temps, et en fit connaître les ressources. C’est par lui qu’on apprit que le sol, à partir de Chicoutimi, en suivant le nord-ouest du Saguenay et du Lac Saint-Jean, jusqu’à la rivière Mistassini, une distance de trente-trois lieues, serait très-fertile s’il était cultivé. « Sur cet espace de terre qui comprend une profondeur moyenne de quatre lieues, disait-il, se trouvent de nombreux petits ruisseaux dont les rives sont de marne. Depuis la baie Ha ! Ha ! jusqu’au Lac Saint-Jean, au nord du lac Kenogami, sur une profondeur de cinq à six lieues, et une longueur de vingt, il y a de fort bonnes terres. Le climat est tempéré. Il y croît des forêts de pins, de cèdres, de peupliers, de trembles et d’épinettes. Les patates et les choux récoltés à Chicoutimi sont tels que ceux que l’on cultive à Québec ne paraissent en comparaison que comme des choux nains. »

C’est à la suite de ces communications faites à l’Assemblée Législative que celle-ci ordonna une exploration qui eut lieu en 1828, sur les représentations d’un membre éminent de l’Assemblée, M. Andrew Stuart, qui s’était pénétré de l’importance qu’il pouvait y avoir, en vue d’une colonisation éventuelle, de bien connaître les vastes étendues de terre qui se trouvent au nord du Saint-Laurent, et qu’on connaissait alors à peu près comme le centre de l’Afrique, les traditions à ce sujet s’étant perdues depuis la conquête.