rivières et l’aspect général du pays, il s’y trouve une étendue de terre considérable qui est susceptible de culture. »
M. Bouchette ne s’était pas trompé, au contraire ; il avait même été bien modeste dans son appréciation.
Les affluents de la Mistassini sont, à l’ouest, la Ticouapee et la Wassiemska ; à l’est, la rivière aux Rats et la Mistassibi.
À la fin du siècle dernier, Michaux, célèbre naturaliste français qui était venu au Canada pour étudier nos plantes, se rendit jusque près de la Baie d’Hudson par la Mistassini et la rivière Rupert. Nous avons de lui un récit de son voyage dans un livre qu’il a fait sur les plantes de l’Amérique du Nord, livre qui lui a valu à bon droit le nom de fondateur de la botanique canadienne[1].
Après avoir remonté cent vingt milles du cours de la Mistassini, Michaux arriva à une cascade qui tombe d’une montagne haute de 80 pieds et coupée en amphithéâtre. Il ne craignit pas d’escalader les marches de cet amphithéâtre avec le seul objet de se procurer quelques plantes peut-être inconnues. Cette cascade, du haut de laquelle on aperçoit une vaste vallée, est le terme de la navigation sur la Mistassini.
- ↑ « Avant Michaux, en 1635, Cornuti avait bien fait, sous le titre Plantarum canadensium historia,
une courte histoire des plantes de notre pays ; mais
ce n’est qu’une description sans ordre de quelques plantes peu nombreuses.
Mentionnons aussi Michel Sarrazin, médecin du roi à Québec et membre correspondant de l’Académie des Sciences. Cet homme est le premier botaniste canadien dont le nom soit devenu célèbre par la découverte de la plante curieuse qui porte son nom, la Sarracenia purpurea. À la campagne on appelle cette plante « petits cochons. » En effet, ses feuilles creuses et contournées en cornets simulent la tête du cochon. Elle se trouve en abondance dans les savanes qui avoisinent Québec. » — Abeille du Séminaire