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de la faim, on l’enterre sur le lieu, et les autres transportent immédiatement le camp à un autre endroit, et ainsi de suite jusqu’au dernier survivant qui, alors, s’enfonce à l’aventure dans les bois jusqu’à ce qu’il succombe à son tour d’inanition.

La petite vérole, apportée avec les effets et les hardes qu’on leur donne en échange pour leurs pelleteries, a souvent enlevé 50 à 100 personnes en un jour. Il n’y avait en 1829 qu’environ 50 à 60 familles qui faisaient le commerce aux postes de la Compagnie, tandis que, sans ces causes destructives, on en aurait pu compter cinq cents.

La compagnie de la Baie d’Hudson emploie ordinairement, pour transporter ses marchandises au lac Mistassini, des barges conduites par des hommes qui sont régulièrement formés à cette besogne, et qui, pour la plupart, sont métis. On se sert de canots de cèdre pour aller dans les petites rivières à la recherche des Indiens qui s’avancent avec leurs pelleteries, car on ne peut trouver dans ce pays d’écorce de bouleau pour faire des canots. »

Après avoir reconnu les bords du lac, Michaux suivit pendant deux jours la rivière Rupert et était arrivé assez près de la baie James, à l’extrémité sud de la baie d’Hudson, lorsque les sauvages refusèrent d’aller plus loin à cause de la saison avancée. Du reste Michaux avait atteint son but et reconnu la communication entre les divers lacs du nord et la baie d’Hudson. « Toute cette contrée, dit-il, est entre-