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tracer ou même d’ouvrir un chemin d’aucune espèce, pendant que le sol, à cause de sa nature pierreuse, n’est nullement propre à la culture, sauf quelques lisières de terrain isolées dans le voisinage des rivières. »

Toute idée de pratiquer un chemin à travers une pareille région, qui s’offrait dans des conditions si défavorables, fut donc abandonnée, et l’on n’y pensa plus jusqu’en 1863, alors que plusieurs citoyens de Saint-Roch de Québec, parmi lesquels il est juste de mentionner MM. Vallée et Picard, convaincus par des explorations particulières de la possibilité d’ouvrir un chemin entre Stoneham, à quinze milles au nord-ouest de Québec, et le lac Saint-Jean, firent pratiquer dans le bois, à leurs propres frais, une voie d’environ cinq milles de longueur, qu’ils auraient sans aucun doute prolongée si le gouvernement, en présence de cette tentative privée, ne se fût résolu à faire faire une exploration, et, comme conséquence, le chemin lui-même.

On sait ce qu’il advint de cette exploration qui fut pendant un assez long temps l’objet des plaisanteries et des sarcasmes des députés de la Chambre chaque fois qu’un incident quelconque la rappelait. Il en subsiste aujourd’hui deux rapports, celui des arpenteurs Nelson et Hamel, et celui de M. J. Perreault, alors député à l’Assemblée Législative.

Pour qu’une pareille entreprise pût réussir, il eût fallu que les explorateurs l’eussent faite dans une