Page:Buies - Le Saguenay et la vallée du lac St-Jean, 1880.djvu/325

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sous leurs plus petits côtés. Pendant ce temps, les pays qui nous entourent, marchent : telle, par exemple, Ontario, notre voisine, qui « considère » bien moins que nous, mais qui sillonne son territoire de routes et de voies ferrées conduisant dans toutes les directions, et qui ouvre d’immenses districts nouveaux à l’émigration locale et étrangère. Voilà déjà vingt-six ans que la première idée de construire un chemin de fer de Québec vers la vallée du lac Saint-Jean a été conçue, et où en est-on encore à l’heure actuelle ? C’est à peine si, après avoir surmonté toute sorte de difficultés et vaincu une opposition formidable de la dernière heure, la compagnie chargée de cette entreprise peut dire que le terrain est maintenant libre devant elle et qu’elle peut aller de l’avant sans avoir à redouter d’autres obstacles que ceux de la nature. Mais n’anticipons pas ; regardons plutôt en arrière maintenant que le succès de l’entreprise semble assuré, et voyons par quelle série d’événements et de phases a passé la question du chemin de fer du Lac Saint-Jean avant d’en arriver à la solution définitive que lui a donnée la députation provinciale à la dernière session.

C’est en 1854 que se formait une compagnie appelée d’abord « Chemin de fer du nord de Québec, » et plus tard « Chemin de fer de Québec et du Saguenay, » ayant pour objet de construire un chemin de fer allant de la capitale à la rivière Sainte-Anne, et de le prolonger ensuite jusqu’au lac Saint-Jean.