Page:Buies - Le Saguenay et la vallée du lac St-Jean, 1880.djvu/336

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Plus tard, au commencement d’avril, une députation composée du maire de Québec, des directeurs de la compagnie, MM. James G. Ross, E. Beaudet, Wm. Withall, Wm. Baby, et de MM. T. Ledroit, Frank Ross, J. D. Brousseau, J. G. Scott, W. W. Stevenson, se rendait à Ottawa, pour demander une subvention au gouvernement fédéral, en se basant sur les considérations suivantes ;

1o Le Lac Saint-Jean est, de tous les districts de la province, et peut-être du Dominion, celui qui fait actuellement le plus de progrès ; il attire rapidement les colons de toutes parts, malgré le grand désavantage qui résulte de son éloignement de tous les centres commerciaux. Sa population, qui n’était que de 10,500 en 1861, de 17,500 en 1871, est maintenant de 30,000 âmes à peu près. Il est le district qui produit le plus de blé dans la province et est comparable, sous ce rapport, avec les meilleurs comtés d’Ontario. Cependant, le blé ne peut y être cultivé avec profit, les frais de transport jusqu’au marché étant ruineux.

2o Les habitants de ce district, qui paient leur part de la dette publique, n’ont jamais retiré aucun profit de la législation concernant les chemins de fer, ni des grands travaux exécutés ou en voie de l’être. En supposant que par la construction du chemin de fer du Pacifique, la dette publique soit portée à $300,000,000, la part que devra supporter, sans compensation aucune, la population du Lac Saint-Jean, sera de deux millions cinq cent mille dollars. Si, comme cela semble probable, cinquante millions doivent être dépensés pour la Colombie Britannique, dont la population ne dépasse pas 10,586 âmes, assurément les trente mille âmes du Lac Saint-Jean ont droit à la subvention modeste que nous demandons, et qui, capitalisée, représente seulement un million de dollars.

3o Depuis la confédération, le gouvernement fédéral a donné souvent de l’aide aux chemins de fer locaux. Par exemple, le « Northern Railway, » de Toronto, qui est la contre-partie, dans Ontario, du chemin de fer du Lac Saint-Jean, dans Québec, a reçu du gouvernement fédéral deux millions trois cent mille dollars. Le « Great Western, » courant à l’ouest de Toronto, parallèlement au Grand Tronc, a reçu $2,810,000. On a laissé s’accumuler l’intérêt de ces prêts, au point qu’en 1867 ces deux compagnies devaient respectivement des intérêts s’élevant à $1,433,760 et à $1,130,747. Plus tard, le « Northern » a fait