Page:Buies - Le Saguenay et la vallée du lac St-Jean, 1880.djvu/337

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avec le gouvernement un arrangement qui lui a permis de s’acquitter de tout ce qu’il lui devait en ne payant que §486,666 dollars. En outre, le « Canada Central, » divers embranchements du Grand Tronc, le chemin de la Baie Georgienne, dans Ontario, et plusieurs chemins des provinces maritimes ont tous été subventionnés par le gouvernement fédéral.

4o La subvention demandée par le chemin de fer du Lac Saint-Jean ne coûtera au gouvernement fédéral que $80.000 par année ; elle suffira, avec les autres moyens à la disposition de la compagnie, pour construire la ligne, et elle aura pour résultat : 1o L’établissement d’une fertile et vaste région, le Manitoba de l’Est, capable de nourrir plus d’un demi-million d’habitants, possédant un climat semblable à celui de Montréal, admirablement propre à la culture de tous les grains, et placée dans d’excellentes conditions pour l’élevage des bestiaux, dont l’exportation prend de si grandes proportions, puisqu’elle n’est qu’à 160 milles du principal port du Dominion. 2o L’ouverture d’un nouveau champ à l’émigration, de l’emploi garanti par la compagnie aux nouveaux colons pendant la durée des travaux, et un moyen puissant d’arrêter l’incessant exode de notre population vers les États-Unis. 3o Une carrière agricole offerte à tous ceux que l’industrie de la construction des navires, à peu près abandonnée, a laissés sans ressources. 4o Une source de revenus nouvelle et tous les ans augmentée pour le havre de Québec où se font actuellement des travaux considérables. 5o Enfin, la création d’une source d’alimentation importante pour le chemin de fer Intercolonial, avec lequel celui du Lac Saint-Jean sera relié à Lévis, au moyen d’un ferry traversant de Québec à cette dernière ville.

Tel était l’exposé clair, sensé et concluant que la députation allait présenter au gouvernement fédéral pour le décider à accorder une subvention à la compagnie du chemin de fer du Lac Saint-Jean. Mais, malheureusement, les ministres ne purent qu’y prêter une oreille sympathique, la situation précaire des finances leur interdisant de donner aucune aide à des entreprises nouvelles, et des questions pressantes à régler les obligeant d’ajourner à l’année suivante tout examen relatif à celle du chemin de fer du Lac