près de deux mois, employa toutes les tentatives et toutes les manœuvres possibles pour la faire échouer auprès du gouvernement et de la députation. M. Boutillier, le représentant de Rouville, qui s’était fait en Chambre l’avocat de la compagnie rivale, prétendait que la compagnie du chemin de fer de Québec au Lac Saint-Jean avait perdu sa charte, vu qu’elle n’avait pas fait faire les travaux dans le temps prescrit, qu’elle avait pris sur elle de laisser de côté Gosford pour aller droit à Saint-Raymond et que, par conséquent, elle n’avait plus droit à sa subvention. Il s’agissait donc pour la compagnie de faire régulariser sa position, de prouver qu’elle avait fait travailler à la voie dans le temps prescrit par sa charte, de faire reconnaître l’ouvrage accompli sur le tracé direct, par lequel on évitait Gosford, et en même temps de faire sanctionner le fait accompli, le droit qu’elle s’était arrogé de dévier du tracé primitif, pour que sa subvention fût maintenue et sa charte modifiée dans le sens du tracé nouveau de Québec à Saint-Raymond. C’est pourquoi M. Beaudet, le représentant du comté de Chicoutimi, présenta à l’Assemblée Législative un projet de loi pour amender les bills antérieurs relativement à la compagnie du chemin de fer de Québec et du Lac Saint-Jean, projet conçu en ces termes :
ATTENDU que la compagnie du chemin à lisses de Québec à Gosford a été autorisée par acte législatif à prolonger son chemin, depuis le canton de Gosford jusqu’à un point quelconque sur le lac Saint-Jean, en suivant le tracé le plus facile et le plus praticable, et qu’elle a été autorisée à prendre le nom de « compagnie du chemin de fer de Québec et du lac Saint-Jean ; »