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rochers sont entièrement couverts, mais l’eau y est toujours agitée ; au bout de ces rochers il y a une petite île de sable que l’eau ne recouvre jamais ; cette île et les rochers forment ce qu’on appelle la Pointe et la Batture aux Alouettes.

Une large indentation, creusée dans le rivage entre la Pointe aux Alouettes et la Pointe Noire, laquelle fait face à Tadoussac, forme la baie Sainte-Catherine qui a une largeur d’environ deux milles et une profondeur d’eau variant de dix à soixante-dix brasses.

De l’autre côté de l’embouchure du Saguenay s’avance également dans le fleuve la Pointe aux Vaches, dont le nom vient du Walrus (vache marine) qui fréquentait autrefois ces parages et auquel les Basques faisaient la chasse. Elle est la partie la plus méridionale d’un banc de sable formé par alluvion, sur lequel s’élève aujourd’hui le village de Tadoussac. Cette pointe et la Pointe aux Bouleaux sont formées d’un sol extrêmement fertile, composé de bancs énormes d’argile dont l’épaisseur est de trente à quarante pieds dans le dernier endroit, et va jusqu’à deux cents pieds dans le premier. Cette argile est remarquablement déliée, et elle contient beaucoup de chaux et un peu de fer. Elle a la propriété de se diviser à l’eau comme la chaux vive et pourrait servir d’excellent engrais pour les terrains marécageux.

Derrière la Pointe aux Vaches, aussitôt qu’on a dépassé l’embouchure du Saguenay, se présente le