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havre de Tadoussac, par le 48e degré, 8’, 40” de latitude nord et le 69e degré, 42’ de longitude ouest. Ce havre est formé par la pointe de l’Îslet qui le sépare du Saguenay au sud-ouest et de la terre ferme au nord-est ; sa largeur est d’environ un tiers de mille et sa profondeur d’un demi mille à marée basse. Il est très-sûr et protégé par les montagnes environnantes de la plupart des vents qui règnent dans le Saint-Laurent. La mer y monte jusqu’à une hauteur de vingt et un pieds ; l’hiver, la glace s’y forme plus tard et, le printemps, disparaît plus tôt qu’à Québec, grâce à la profondeur de l’eau qui est beaucoup plus salée en cet endroit qu’elle ne l’est vis-à-vis sur la rive sud du Saint-Laurent, et à la prédominance des vents de nord-ouest qui poussent de l’autre côté du fleuve tous les fragments de glace qui se forment à l’embouchure des rivières d’eau douce. Faisons remarquer ici en passant que les vents du nord-est et du nord-ouest se font sentir presque exclusivement sur la rivière Saguenay ; le dernier surtout souffle parfois avec une extrême violence. Quant aux autres vents, ils sont à peine perceptibles.


III


Si on laisse le havre de Tadoussac et qu’on tourne le précipice argileux de la Pointe aux Vaches, en côtoyant le littoral du fleuve, on ne tarde pas à péné-