Page:Buies - Le Saguenay et le bassin du Lac St-Jean, 1896.djvu/110

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s’efforça bien de recueillir le plus grand nombre possible des billots qui s’en allaient à la dérive sur la rivière Saguenay, mais cette opération difficile était plus dispendieuse que profitable.




C’est au printemps de 1840 que le père Alexis Simard fit la première semaille d’avoine à la Grande-Baie ; il en retira une centaine de minots. Quelques mois après, la Société achevait la construction d’une goélette de dimension moyenne, qui fit son premier voyage en octobre.

Durant l’hiver qui suivit, la « pinière » fut de beaucoup plus considérable que toutes celles qui avaient été faites jusqu’alors ; mais faute des précautions nécessaires, le même malheur que le printemps précédent se renouvela, et l’on vit encore s’évanouir le fruit de six longs mois de labeur.

Ce n’était pas assez cependant de ces deux calamités coup sur coup. Au commencement de juin, un feu épouvantable ravagea les forêts et menaça d’incendier toutes les habitations de la petite colonie. Le torrent dévastateur allait tout anéantir et réduire au désespoir les malheureux bûcherons, lorsque vers le soir, par un bonheur inespéré, survint un orage diluvien qui étouffa la conflagration.

IV

Dès l’établissement de la Société des Vingt et un, son chef Alexis Simard avait fait un contrat avec M. Price