Page:Buies - Le Saguenay et le bassin du Lac St-Jean, 1896.djvu/177

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d’élèves incapables de payer même ce prix réduit aux dernières limites du possible, l’institution manquait assez souvent des choses nécessaires et l’évêque, nouvellement intronisé, était-il obligé de donner fréquemment du sien et d’envoyer au couvent des provisions de toute nature, sans compter l’argent qu’il lui fournissait et dont il dépouillait, pour cela, le budget déjà malingre de l’évêché.

À part les matières enseignées d’habitude dans les couvents, les élèves de celui de Chicoutimi apprenaient de plus à se former à l’enseignement, et fournissaient régulièrement des institutrices pour les écoles de leur vaste comté.

En 1886, les religieuses réussissaient à compléter leur académie en y ajoutant une aile qui en doublait, et au delà, l’étendue primitive. Jusqu’à ces années dernières, on y avait rarement compté plus d’une soixantaine d’élèves à la fois ; de nos jours, les élèves atteignent le chiffre de trois cents et elles ont en outre des institutrices laïques.

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Une dizaine d’années après la fondation du couvent, on voyait, près du sommet de la colline couronnée par le monument érigé à la mémoire de M. William Price, le « père du Saguenay », s’élever les premiers murs de ce qui allait être le collége de Chicoutimi, institution qui devait un jour prendre un rang distingué même parmi les plus anciennes du Canada.