Page:Buies - Le Saguenay et le bassin du Lac St-Jean, 1896.djvu/207

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pâle, flottait à la surface de l’eau. C’est le botaniste Michaud qui nous a révélé l’existence de cette plante dans son livre sur la flore de l’Amérique du nord. On ne la retrouve plus.


III


Le lac Kenogami a une largeur moyenne de trois quarts de mille et il reçoit, du côté sud, les eaux de la rivière Upikoba ou des Écorces, rivière qui n’est qu’une succession de rapides jusqu’à son embouchure. Ce lac est extrêmement poissonneux. Ainsi que nous l’avons dit plus haut, il est séparé du lac Kenogamichiche, « Petit Lac Long », par le Beau-Portage, magnifique plateau de sable et d’alluvion qui n’a guère plus d’un mille de longueur et qui justifie bien le nom qui lui a été donné. C’est là que les bois recommencent à couvrir le sol ; les saules et les sapins y sont en abondance ; on y remarque aussi le frêne et l’orme, ce dernier arbre atteignant parfois les dimensions du pin. Une succession de rochers polis apparaît de nouveau sous le regard, les ondulations du sol renaissent et des coteaux verdoyants, couverts de splendides moissons, étalent avec orgueil leur chevelure d’épis.

Partout la campagne est inondée de riches produits ou bien revêtue d’une flottante toison de feuillage, qu’épandent sur elle de vigoureux bouquets d’arbres aux nuances variées. L’aspect des champs chargés de leurs richesses et des collines se mirant dans les eaux blanches du lac