Page:Buies - Le Saguenay et le bassin du Lac St-Jean, 1896.djvu/248

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

endroits par des dépressions plus ou moins profondes, causées par le passage des eaux qui y ont formé des lacs, creusé des ravins et des lits de rivières, lorsque le lac Saint-Jean, arraché violemment de ses rives primitives, plongea, diminué de plus de moitié, dans l’énorme fissure subitement entr’ouverte à travers les montagnes du Saguenay.

Le sol qui recouvre ce plateau est en grande partie formé de dépôts de sable et de gravier mélangés d’alluvion ; il est ajouté d’une bonne couche de détritus végétaux ou d’humus à la surface, tandis que le sous-sol est composé de profondes couches de glaise, marne et argile bleue et grise, comme le reste du bassin saguenayen. À mesure que le plateau tend à s’incliner vers le lac, la couche de sable et de gravier disparaît, et l’argile reste à découvert. La forêt, qui recouvre en dernier lieu le terrain, a été en grande partie exploitée par l’industrie ; il reste néanmoins encore abondamment de bois pour les besoins des colons qui s’y établissent graduellement, d’année en année.

À l’ouest de la rivière Péribonka le plateau s’étend au nord, sur une profondeur de quinze à vingt milles, jusqu’au pied des montagnes modestes qui le bornent à l’horizon ; en même temps il s’allonge vers l’ouest, coupé par des gorges vives qui donnent passage aux grandes rivières du nord-ouest, et vient se terminer aux abords de la rivière Ouiatchouaniche, à vingt milles environ du lac Saint-Jean.