Page:Buies - Le Saguenay et le bassin du Lac St-Jean, 1896.djvu/295

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entr’ouverte par le cataclysme auquel on suppose que la rivière Saguenay doit son origine. Avec le temps la Décharge s’est creusée, et en se creusant, elle a lavé complètement les rochers qui se trouvaient sur son cours jusqu’à Terre-Rompue. Elle avait d’abord passé toute large et couvrant tous les sommets ; mais, en se creusant, elle s’est rétrécie et, par suite, a abandonné sur place une partie des terres d’alluvion qui ceinturaient les rochers ; la crête de ces rochers est restée complètement nue et est devenue lisse sous l’action continue du débordement des eaux.




Tout le long de la côte de l’ile d’Alma, qui sépare les deux décharges, se trouvent encore bon nombre d’autres îlots semblables à ceux que nous venons de passer. Cette ile, longue d’environ cinq milles et large de trois, renferme une paroisse appelée Saint-Joseph d’Alma, où l’on compte de huit à neuf cents âmes aujourd’hui. Dès qu’on a dépassé la petite Décharge, qui longe la rive sud de l’île, on atteint le canton Signaï, le plus beau peut-être et le plus accidenté de tous ceux de la vallée du Lac. On y voit se développer rapidement la paroisse de Saint-Gédéon, ainsi baptisée en l’honneur de M. Gédéon Ouimet, naguère surintendant de l’instruction publique. Ce n’était encore, il y a une vingtaine d’années à peine, qu’un groupe de lots fraîchement défrichés, qu’on appelait