se sont convertis en demeures permanentes et, avant un quart de siècle, dans ce vaste territoire intérieur, où l’on comptera alors autant de paroisses que d’habitations aujourd’hui, la nationalité franco-canadienne, resserrée et comprimée de toutes parts, se sera assuré un nouveau domaine pour s’y développer et s’y fortifier, comme elle en a la mission sur ce continent américain que fait pencher tout d’un côté l’énorme poids de l’émigration saxonne et germanique.
Sur le côté opposé la nationalité franco-canadienne, se développant lentement mais en sûreté, essayant graduellement ses forces, se retrempant sans cesse à des sources pour longtemps encore abondantes et vigoureuses, balancera un jour par un contrepoids nécessaire, par une variété indispensable à l’harmonie des éléments du nouveau monde, le débordement des races anglo-saxonnes qui a produit déjà presque tous ses fruits, donné presque tout ce qu’il pouvait donner.
À nous, à notre tour maintenant de donner pleinement notre mesure. Nous n’avons jusqu’à présent que touché du doigt notre énorme patrimoine national ; nous n’avons guère encore que l’instinct de notre force et du rôle qui nous attend. Nous ne voyons pas devant nous les étapes à parcourir ni le terme à atteindre. Une