Page:Buies - Le Saguenay et le bassin du Lac St-Jean, 1896.djvu/88

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Le long du chemin qui conduit du quai où abordent les bateaux de la compagnie Saint-Laurent, jusqu’à l’hôtel qui est bâti sur un cap d’où la vue s’étend indéfiniment au loin, en embrassant, de chaque côté du fleuve, un panorama immense, il y a toute une succession d’élégants cottages, accompagnés de jardinets gracieux et discrets, qui semblent comme autant de perles découvertes inopinément et arrachées aux entrailles de ce sol sablonneux, aride et rebelle. Ces cottages en général ne sont loués et habités que durant l’été.

Tadoussac, c’est-à-dire la paroisse proprement dite, renferme aujourd’hui une population agricole fixe de huit cents âmes. À part les cultivateurs de l’endroit, il y a là, l’été, une population flottante de gens qui se mettent au service des étrangers, les font promener en chaloupe ou en canot, font la chasse au loup-marin et vivent ainsi de mille petits expédients que la saison leur procure pendant environ deux mois.

Trois milles plus bas que Tadoussac, à un endroit appelé Moulin Baude, la maison Price tient en activité une petite scierie qui donne de l’emploi à 20 ou 25 hommes et qui fournit deux cargaisons de bois par année aux navires d’outre-mer. Elle en tient encore une autre aux petites Bergeronnes, dans le canton de ce nom qui fait suite à celui de Tadoussac. Ajoutons, avant de finir ce chapitre, que le bassin où l’on élève aujourd’hui le frai