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du Lac Saint-Jean

oh ! oh ! voilà qui ne séduira personne, et nous avons assez de frimas à combattre seulement pour atteindre les centres les plus populeux du pays, sans vouloir en plus percer forêts et montagnes pour arriver au pays des banquises !


CE QU’ÉTAIENT JADIS LES RAPPORTS D’ARPENTEURS


Sans doute, et tout cela était très juste, communément parlant, très bien raisonné pour l’époque. À part les initiés de la science et les pionniers du progrès, à qui rien n’est impossible, que savait-on alors, que pouvait-on savoir de l’immense espace intermédiaire qui s’étend de Saint-Raymond au lac Saint-Jean ? Où aurait-on puisé la plus légère notion physique et géographique sur cette contrée ? Quel document public, quelle étude, quelle exploration, quel rapport connu eût pu en donner une idée simplement générale ? Qui s’occupait alors de la géographie, de la province et quel compte en faisait-on, en dehors des rapports d’arpenteurs, destinés uniquement à diriger des essais de colonisation isolés ou des exploitations particulières des bois de commerce ? Il n’y avait, sur l’intérieur du pays compris entre les dernières paroisses du nord de Québec et le bassin du lac Saint-Jean d’autre document public que le rapport d’une exploration ordonnée par l’Assemblée Législative en 1828 et faite simultanément par trois arpenteurs, partis de trois points différents pour aboutir au même endroit sur le Lac, rapport