de La Cuisse et nous atteignons l’embouchure de la Matawin, après un trajet d’une douzaine de milles, depuis la première étape.
La Matawin est l’affluent le plus considérable du Saint-Maurice ; elle prend sa source au delà du lac des Pins, à l’ouest, et coule parallèlement au fleuve Saint-Laurent. Le spectacle offert par les rives escarpées et abrutes du Saint-Maurice, entre la Mékinac et la Matawin, est extrêmement saisissant. Cette dernière rivière débouche dans le voisinage de coteaux élevés, d’une physionomie sauvage et dure ; mais ne vous laissez pas tromper par ces apparences ; franchissez les coteaux et suivez les bords de la rivière : vous y trouverez un terrain plat, très fertile et très favorable à la culture, jusqu’à une grande distance, sur lequel pourraient s’établir plusieurs paroisses en succession. Tout ce pays est couvert de bois magnifiques ; il est coupé de petites rivières et de lacs où le poisson abonde. Dans les vallons et dans les plaines il y a place pour de larges groupes de colons. On prétend que la vallée de la Matawin est en très-grande partie formée de terre aussi riche, aussi avantageuse à la colonisation que celle-là même du bassin du lac Saint-Jean. Les cantons Brassard et Provost, entre autres, s’y sont rapidement développés. On peut dire que jusqu’au lac des Pins, à soixante et quelques milles de son embouchure, la Matawin et ses nombreux affluents présentent, dans toutes les directions, des lisières de terre longues de vingt-cinq, trente et même quarante milles, où l’on peut rassembler