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du Lac Saint-Jean

Nous allons, nous avalons l’espace, aussi vite qu’on peut le faire dans un train de construction, là où le ballastage n’est pas encore assez ferme pour permettre à la locomotive de se lancer dans la plénitude de sa force, comme le discours d’un député convaincu. Il s’agit d’arriver pour le souper de six heures, au bout de l’île du lac Édouard, à la première traversée de la Batiscan, endroit décoré aujourd’hui du nom de station Beaudet, où s’élève un log-house aristocratique, le Windsor, quartier général et pension des entrepreneurs, des ingénieurs et des arpenteurs.


VESTIGES DE L’ANCIEN CHEMIN


Nous entrons sur le majestueux domaine du « Club des Laurentides » qui a une superficie de cinquante milles, arrosés par on ne sait combien de lacs, dont une trentaine, jusqu’à présent, ont été découverts. Le premier de ces lacs, que l’on trouve sur sa route en se rendant au château des clubistes, est le lac Travers, le long duquel passait autrefois le chemin célèbre, connu seulement des chasseurs et des missionnaires, qui menait de Québec au lac Saint-Jean. On suivait les lacs les uns après les autres, en faisant des « portages » entre chacun d’eux, jusqu’à ce qu’on fût arrivé à l’embouchure de la Métabetchouane, où les Jésuites avaient établi une ferme magnifique, et où la Compagnie de la Baie de Hudson érigea plus tard