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Le chemin de fer

un poste et des magasins, pour faire la traite des pelleteries.


LA RIVIÈRE MIGUICK


Sur la route, nous traversons la rivière Miguick, où était installée la boulangerie générale qui fournissait le pain à tous les employés et travailleurs de la ligne. Nous voyons çà et là des tentes abandonnées, dont les voiles noircies par la fumée, déchirées, loqueteuses, claquent au vent. Elles ont été laissées telles qu’elles par les travailleurs, qui sont allés en planter d’autres, 20, 25, 30 milles plus loin, toujours en suivant le chemin de fer au fur et à mesure qu’il se construit.


LE « JOE BEEF » DES LAURENTIDES. « HILL SIDE COTTAGE »


Nous passons à la course devant le lac Comfort, sorte de trou qui n’a pas plus de deux arpents de long sur un de large, mais qui a 85 pieds de profondeur, véritable baignoire pour les hommes antédiluviens. À droite, sur une hauteur, apparaît ce qui fut le « Hill Side Cottage, » une hutte cachée dans un site ravissant, où le vieux Jerry, le « Joe Beef » des Laurentides, hébergeait une vingtaine d’hommes et servait aux voyageurs, en quête de notes, un café fait aussi primitivement qu’on peut le rêver, mais bien supérieur aux tisanes infectes qu’on nous sert sous ce nom, dans les hôtels et les restaurants de la ville. Mais