Page:Buies - Les Poissons et les Animaux à fourrure du Canada, 1900.djvu/57

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
55

ne dispute jamais sa proie ; il habite paisiblement au fond des lacs, où il trouve à gagner sa nourriture sans se battre, sans mordre et sans faire de tapage chez ses voisins.

On pêche le poisson blanc principalement dans les cinq grands lacs de l’Amérique du nord ; celui du lac Supérieur, entre autres, est le meilleur et le plus beau ; il pèse en moyenne de quatre à cinq livres ; on en a vu cependant qui pesaient jusqu’à quinze livres, mais ce sont là des phénomènes.

* * * *

Le poisson blanc doit probablement son nom à la blancheur exquise de sa chair qui, toute délicate qu’elle est déjà, est encore pourvue d’une substance gélatineuse qui fait les délices des gourmets. On dit que la chair de ce poisson ne produit jamais la satiété, mais au contraire excite même l’appétit et ne provoque jamais le besoin de l’accompagner de pain, en la mangeant.

En général, on prend le poisson blanc au moyen de rets à mailles que l’on descend dans les endroits profonds des lacs ; mais, à l’automne, on en prend de grandes quantités, avec des seines ordinaires, à proximité des rivages, où il vient en troupes nombreuses pour frayer.