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Le Loup-cervier


Voici un animal fort laid, à la figure très désagréable, repoussant dans toute sa personne ; il a de la ressemblance avec l’hyène, des pattes très fortes en comparaison du corps, des griffes énormes, formidables appréhenseurs, et une toute petite queue, à peine indiquée, ébauche presque invisible, qui ferait triste figure dans un potage, à côté de la queue de bœuf.

Carnassier autant qu’on peut l’être, le loup-cervier mange de préférence les lièvres, les rats-musqués et les perdrix. Comme il a des yeux de chat, il grimpe dans les arbres, la nuit, pour y faire sa proie des oiseaux plongés dans un sommeil trompeur.

Cet animal détestable est excellent à manger, sa chair ayant le goût de celle de l’agneau ; sa fourrure est remarquablement belle et abondante en hiver. Il n’a, heureusement pour nous, et c’est ce qui fait en partie son excuse pour vivre, aucune répugnance à en donner la preuve et se laisse prendre, aussi aisément qu’on peut le désirer, au piège, à l’attrape ou au collet.

La femelle du loup-cervier met bas de quatre à six petits. La peau de ce vilain se vend de douze à vingt francs. Elle est extrêmement en usage au Canada pour vêtements.