La loutre est douce d’un appétit sans égal ; elle fait des repas prodigieux de saumons, de truites ou d’anguilles ; ce qui ne l’empêche pas d’engloutir des couleuvres et jusqu’à des crapauds, voire d’horribles barbots, lorsqu’elle n’a pas autre chose à se mettre sous la dent.
Son corps a toutes les apparences de la vigueur et de l’agilité. Elle habite le bord des rivières et des lacs, dans des retraites cachées à tous les regards, au milieu des roches et des racines, dont l’accès est toujours sous l’eau et l’intérieur au-dessus.
Ses pieds de derrière sont palmés, ce qui la rend éminemment propre à la nage et à la poursuite des poissons les plus agiles, qui ne réussissent que pour un temps à lui échapper. Sur terre, elle manque relativement de souplesse, mais pas autant qu’on serait porté à le croire, et parcourt régulièrement des sentiers, souvent longs et abruptes, qu’elle a su dégager au préalable des embarras les plus incommodants.
La femelle, mère très attachée à sa progéniture, donne naissance à deux ou trois petits par portée.
Le Castor
Voici le modèle des animaux. Intelligent, vertueux, laborieux, économe et pré-