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voyant, il a toutes les qualités et tous les dons, excepté celui de la musique ; c’est que son ouïe n’est malheureusement pas suffisamment développée, quoique son odorat le soit à un degré extraordinaire.

On a bâti sur le castor toute espèce de légendes, et ceux qui ont le plus donné dans ces légendes sont les naturalistes en chambre et les lexicographes, dont le penchant à la description fantaisiste est si marqué et si dangereux pour ceux qui contemplent un dogme dans chaque substantif de dictionnaire.

Ainsi, le castor n’est point du tout cet animal éminemment sociable dont on a si souvent parlé ; il ne fréquente pas ses congénères au point de s’associer avec eux et de former des « villages » sur le bord des lacs habités en commun, mais il vit généralement seul, avec sa petite famille le long du lac qu’il a choisi ; et si d’autres familles de castors viennent l’y rejoindre, c’est que ce lac est très étendu, très éloigné et très isolé.


Le castor est un nageur et un rongeur incomparable ; ses pieds de derrière sont palmés et sa bouche contient vingt-deux dents, quatre incisives en forme de crois-