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travers la forêt, et qui, partant de Sainte-Angèle, suit tout le long la rivière Métis et aboutit au grand lac de ce nom, vingt-et-un milles plus loin. Tout autour du village, s’étageant doucement et harmonieusement, s’élèvent des collines, auxquelles on donne volontiers le nom de montagnes, et qui sont toutes facilement cultivables, les unes même jusqu’à la moitié ou aux trois quarts de leur hauteur.

Toutes ces terres sont d’une remarquable fertilité. On voit onduler les longs épis chargés de grains ; les terres plantureuses d’avoine et de blé rivalisent avec les prairies couvertes d’un foin généreux, et l’on reste étonné de ce spectacle dans un endroit où l’on croyait naturellement que la civilisation avait à peine pénétré, mais c’est là une impression fausse qu’il convient de rectifier sur le champ.

Dans notre pays ce sont surtout les gens des nouveaux établissements qui sont les plus dégourdis et les plus portés à adopter toutes les formes du progrès. N’étant pas retenus par la routine, par la tradition, par l’emploi des vieilles méthodes, par les entraves qu’apportent des gens intéressés, prévenus et facilement alarmés à l’idée d’une amélioration ou d’une transformation quelconque, ils créent de toutes pièces un état nouveau, basé sur les conditions nouvelles de la culture et les progrès récents qu’on y a accomplis