gênent pas cependant de chasser à outrance. On a vu jusqu’à ces derniers temps, sur le penchant de l’une des collines les plus abruptes de Saint-Gabriel, un vieux garçon retiré dans une chaumière, qui était séparée par des abîmes des premières habitations. Mais le cœur a fini par lui manquer et la contagion de l’exemple des paroissiens de Saint-Gabriel, dont les familles comptent des moyennes de dix à douze enfants, l’a gagné au point qu’il s’est décidé à conquérir à son tour le lot de cent acres offert gratuitement au père modèle ; il a donc pris femme, ce qui a eu le bon effet, entre autres, de lui faire abandonner sa chaumière et de le rapprocher considérablement de ses co-indigènes.
On voit encore à Saint-Gabriel, quelques habitations en bois brut, mais celles-là se transforment rapidement, et même sous nos yeux. On y cultive surtout l’avoine, qui est vendue dans les chantiers des marchands de bois.
Les habitants, qui ne retirent pas assez de leurs terres pour leur subsistance, travaillent eux-mêmes dans ces chantiers, ou font des billots destinés à la vente. Ceux qui retirent suffisamment de leurs terres pour vivre dans l’indépendance sont l’infime exception. Sans les chantiers la vie serait rude dans ce pays ; heureusement qu’un certain nombre d’habitants trouvent à vendre