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Page:Buies - Les comtés de Rimouski, de Matane et de Témiscouata, 1890.djvu/70

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été, sont loin d’avoir été négatives et de ne m’avoir pas offert quelques nouveaux matériaux à recueillir. Notre pays est si peu connu, surtout de nous-mêmes, que des endroits comparativement rapprochés nous semblent comme autant de découvertes faites à chaque pas que nous faisons. Cela est inévitable dans un pays jeune, où de nouvelles paroisses, de nouvelles missions et de nouveaux groupes de colonies se fondent tous les ans, mais il n’en est pas moins vrai que nous manquons des éléments essentiels, des bases géographiques nécessaires pour diriger le voyageur qui veut étudier et reconnaître avec fruit les régions qu’il parcourt. Il est obligé de s’en rapporter aux renseignements la plupart très vagues, souvent incorrects, souvent contradictoires qu’il recueille en passant. La surface du pays n’ayant été encore que très imparfaitement étudiée, les cartes monographiques n’existant pas, on se trouve sans boussole et sans bases d’appui. Il faut tout créer soi-même au fur et à mesure que l’on avance, rectifier même les renseignements que l’on obtient et se faire une carte toute personnelle, laquelle a le défaut grave de ne pouvoir être suivie par le lecteur. Des expéditions comme celles que j’entreprends devraient être conduites jusqu’à un certain point scientifiquement, de manière à présenter comme autant de monographies distinctes et sûres de